8 822 euros. C’est le plafond maximum déductible sur votre déclaration de revenus au titre d’un versement sur un Plan d’Épargne Retraite en 2024. Derrière cette somme, une promesse : celle de payer moins d’impôt, à condition de respecter les règles du jeu. Le PER, loin d’être un gadget fiscal, s’adresse aux actifs qui veulent peser sur leur avenir… et leur feuille d’imposition.
Le plan d’épargne retraite : une solution contemporaine pour préparer l’avenir
Le plan d’épargne retraite (PER) a pris une place de choix dans l’arsenal de l’épargne longue. Sa force ? Une structure souple, bien plus adaptée que les dispositifs du passé. Trois compartiments coexistent : individuel, collectif et obligatoire, chacun pouvant correspondre à un parcours professionnel différent ou à des besoins de mobilité.
Si l’on regarde de près, le PER individuel attire particulièrement ceux qui souhaitent alléger leur impôt. Les versements volontaires viennent directement baisser le revenu imposable, dans la limite des plafonds légaux. Un choix s’impose alors : profiter de la déduction immédiate ou préférer une fiscalité plus douce lors de la sortie, selon la stratégie patrimoniale de chacun. Ce choix est structurant, car il engage pour toute la durée du contrat.
Sur le terrain, la palette d’offres s’est étoffée : PER sous format assurance vie, ou version compte-titres. Gestion pilotée pour ceux qui veulent déléguer, gestion libre pour les profils plus autonomes, allocations prudentes ou dynamiques… chacun peut choisir selon sa tolérance au risque et son horizon. Les transferts depuis d’anciens contrats, PERP, Madelin, article 83, sont désormais plus simples, rendant l’outil évolutif et modulable.
Sur le plan fiscal, la défiscalisation du PER fait la différence face à d’autres solutions retraite. Toutefois, la disponibilité des fonds reste encadrée : seule une poignée de circonstances exceptionnelles, ou l’achat de la résidence principale, permettent de débloquer avant la retraite. Le PER s’impose ainsi comme un vrai levier d’optimisation fiscale annuelle, autant qu’un rempart pour la retraite.
Quels sont les avantages fiscaux concrets du PER ?
Pour qui cherche à alléger la note fiscale, le plan d’épargne retraite reste l’un des dispositifs les plus efficaces. Son principal atout : la déductibilité des versements du revenu imposable, dans la limite des plafonds annuels fixés par la réglementation. Ce mécanisme cible d’abord la tranche marginale d’imposition : plus elle est élevée, plus l’avantage fiscal se révèle puissant.
Pour illustrer, imaginez un contribuable imposé à 41 %. S’il verse 5 000 € sur son PER, il verra son impôt diminuer aussitôt de 2 050 €. Ce principe de déduction fiscale concerne aussi bien les salariés que les indépendants. Les plafonds diffèrent mais la logique reste la même : calibrer son effort d’épargne pour maximiser le bénéfice fiscal.
Voici ce que permet concrètement le PER :
- Déduire les versements volontaires de son revenu imposable
- Réduire directement l’impôt à payer
- Profiter d’un effet décuplé pour les foyers aux revenus élevés
Au moment de la retraite, deux portes de sortie : le versement en rente viagère ou en capital, selon les projets du souscripteur. Les sommes placées grâce à la déduction seront bien soumises à l’impôt lors du retrait, mais le différé peut s’avérer tactique, notamment si les revenus baissent à la retraite. La fiscalité applicable dépend du mode de sortie et de la nature des versements. Pour l’instant, le cadre législatif reste stable, ce qui autorise une planification sereine à moyen terme.
Déduction des versements : fonctionnement, plafonds et exemples
La mécanique de la déduction des versements sur un PER individuel est limpide : chaque somme investie vient réduire le revenu imposable de l’année. Ce dispositif s’adresse autant aux salariés qu’aux travailleurs non-salariés (TNS), chacun bénéficiant de plafonds spécifiques.
Côté plafonds, la règle est stricte. Pour les salariés, il s’agit du plus élevé entre : 10 % des revenus professionnels de l’année précédente (nets de cotisations et de frais professionnels), plafonnés à huit fois le PASS, ou 4 399 € (pour 2024) si ce montant est plus avantageux. Pour les indépendants, le calcul change mais l’esprit reste identique : encourager l’épargne retraite tout en limitant le bénéfice fiscal.
Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler ce que permet ce plafond :
- Déduire les versements volontaires jusqu’à la limite individuelle autorisée
- Mutualiser les plafonds au sein d’un couple marié ou pacsé
- Reporter la part non utilisée sur les trois années suivantes
Un exemple : un cadre affiche 60 000 € de revenus professionnels en 2023. Son plafond de déduction pour 2024 s’élèvera à 6 000 €. S’il verse cette somme sur son PER, son revenu imposable baisse d’autant. Selon sa tranche d’imposition, il peut économiser plus de 2 000 € d’impôt si sa TMI atteint 30 %. Ce dispositif suppose toutefois de vérifier son plafond disponible, accessible sur l’avis d’impôt ou dans l’espace personnel sur impots.gouv.fr.
Faut-il choisir le PER pour réduire ses impôts ? Points clés à considérer avant de se lancer
Le PER attire pour la réduction d’impôt immédiate qu’il procure, mais la décision de souscrire ne se limite pas à ce seul critère. Avant d’opter pour le PER, examinez vos objectifs patrimoniaux, votre horizon d’investissement et votre capacité à immobiliser une partie de votre épargne. Il s’agit d’un engagement de long terme : sauf situation exceptionnelle, les fonds restent bloqués jusqu’à la retraite.
Pesez également la fiscalité à la sortie : le choix entre capital ou rente viagère lors de la liquidation aura des conséquences différentes selon les cas. Sortie en capital ? La part déduite à l’entrée sera imposée comme un revenu, tandis que les plus-values subiront la flat tax. Sortie en rente ? Le régime fiscal des rentes viagères à titre onéreux s’appliquera. Il faut donc anticiper non seulement le bénéfice fiscal immédiat, mais aussi la taxation future.
La gestion du PER joue aussi un rôle : gestion pilotée pour ceux qui souhaitent déléguer, gestion libre pour ceux qui préfèrent garder la main. Les frais, la qualité des supports d’investissement, la souplesse des sorties doivent être passés au crible.
Voici les critères à garder en tête pour faire un choix éclairé :
- Réduction d’impôt immédiate, mais contrepartie d’un placement bloqué
- Cadre fiscal attractif, surtout si la tranche marginale d’imposition est élevée
- Pensez à la fiscalité qui s’appliquera lors de la sortie, en capital ou en rente
- Mode de gestion à adapter selon votre profil : pilotée ou libre
Le PER n’est pas une baguette magique, mais pour qui sait s’en servir, il devient un allié puissant. Au moment de faire le choix, chaque euro placé engage sur la durée et peut transformer, demain, la manière dont on envisage sa retraite et sa fiscalité.


