Stratégies de remboursement de dettes : prioriser le solde le plus bas ou le taux d’intérêt le plus élevé

Selon une étude de la Harvard Business Review, près de 70 % des personnes ayant plusieurs dettes privilégient le remboursement du plus petit solde, alors que l’approche la plus rationnelle sur le plan mathématique recommande souvent de commencer par l’emprunt au taux d’intérêt le plus élevé. Les résultats observés révèlent pourtant une efficacité variable selon le profil psychologique et la discipline budgétaire.L’écart entre la méthode intuitive et la méthode optimale met en lumière un dilemme fréquent dans la gestion financière individuelle. Les institutions financières et les conseillers divergent encore sur la meilleure approche à recommander, faute de consensus définitif dans la littérature académique.

Comprendre les enjeux du remboursement de dettes : pourquoi le choix de la méthode compte

L’endettement n’est jamais qu’une ligne froide sur un relevé de compte. Il s’enracine dans un ensemble d’habitudes, de choix, parfois de circonstances qui échappent à la logique pure : remontée des taux d’intérêt, hausse du coût de la vie, achats dictés par l’émotion ou la pression sociale. Rapidement, l’anxiété s’installe, brouille la prise de recul et finit par peser lourd sur l’équilibre psychique.

La gestion budgétaire devient alors un rempart indispensable. Tenir un budget précis, qui distingue charges fixes, variables et revenus, c’est s’offrir une carte lisible du terrain de l’endettement. La discipline ne s’improvise pas : elle se construit, mois après mois. Budgétisation et régularité dans les remboursements forment le socle pour reprendre la main.

Autre point de repère : la frontière nette entre bonne dette et mauvaise dette. Investir dans l’immobilier, dans une formation, c’est miser sur l’avenir. Financer des dépenses courantes à crédit, avec des taux pénalisants, c’est s’enliser. Cette différence pèse sur la trajectoire financière et sur le coût final de chaque euro emprunté.

Enfin, rapport de solvabilité et cote de crédit jouent en coulisses. Un suivi régulier du passif, des paiements sans accroc et un plan structuré améliorent la perception des créanciers. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, l’appui d’un professionnel de la finance permet d’ajuster la stratégie à la réalité de leur situation et de construire un plan sur-mesure.

Faut-il privilégier le remboursement du solde le plus bas ou du taux d’intérêt le plus élevé ?

Quand vient le moment de choisir sa stratégie de remboursement de dettes, deux camps s’affrontent. D’un côté, la méthode boule de neige : s’attaquer d’abord à la plus petite dette, sans regarder le taux, pour engranger une première victoire. L’effet psychologique est fort : la motivation monte, la dynamique s’enclenche. De l’autre, la méthode avalanche : priorité absolue au taux d’intérêt le plus élevé. Le but ici est limpide : limiter le poids des intérêts et accélérer la sortie de l’endettement.

Méthode Principe Avantage
Boule de neige Remettre à zéro les plus petits soldes en premier Résultats rapides, motivation renforcée
Avalanche Rembourser d’abord les dettes au taux d’intérêt le plus élevé Coût total des intérêts réduit, désendettement accéléré

Tout dépend du tempérament et de la situation. Certains ont besoin d’un déclic rapide ; d’autres visent le gain financier maximal, quitte à patienter. Mais la nature des dettes (prêts immobiliers, cartes de crédit, crédits revolving) et la santé financière de départ comptent aussi. Un prêt de consolidation ou un rachat de crédit permet parfois de regrouper les échéances sous un même taux, mais ces solutions exigent de bien examiner les conditions, notamment les indemnités liées au remboursement anticipé.

Garder une ligne claire s’impose : la stratégie doit s’ajuster au niveau de tolérance au risque, au degré de discipline et à l’horizon souhaité. Si l’effet « motivation » de la boule de neige séduit, il ne faut pas oublier que, sur la durée, les chiffres tranchent : les intérêts élevés érodent le capital plus vite qu’on ne l’imagine.

Verres contrastés avec factures et pièces de monnaie

Des conseils concrets pour adapter la stratégie à votre situation financière

Avant de trancher entre la boule de neige et l’avalanche, commencez par établir un budget solide. Listez précisément dépenses fixes, charges variables, revenus et remboursements en cours. Sans cette vision détaillée, difficile d’anticiper les marges de manœuvre et d’éviter la navigation à vue.

Pour vous aider à structurer cette démarche, la règle 50/30/20 propose une répartition claire :

  • 50 % pour les besoins fondamentaux et charges incompressibles
  • 30 % pour les plaisirs ou dépenses discrétionnaires
  • 20 % consacrés à l’épargne et au remboursement des dettes

En parallèle, envisagez la constitution d’un fonds d’urgence couvrant idéalement trois à six mois de dépenses courantes. Cette réserve sert de bouclier contre les imprévus, et évite de recourir systématiquement au crédit en cas de coup dur.

Pour accélérer la sortie de l’endettement, deux axes sont à privilégier :

  • Réduire les dépenses non indispensables
  • Augmenter les revenus par des activités ponctuelles, une renégociation salariale, ou des arbitrages sur le patrimoine

Les outils numériques offrent aussi une aide précieuse : une calculatrice de remboursement affine le plan d’attaque, tandis qu’un versement automatique assure la régularité des paiements. Faire appel à un planificateur financier, un conseiller en crédit ou un courtier permet de bénéficier d’un regard extérieur, de négocier avec les créanciers, ou de trouver une solution de consolidation de dettes sur-mesure.

La cote de crédit se construit sur la constance : traquer les retards, éviter de multiplier les crédits, surveiller la fréquence des incidents. Gardez en tête que la faillite reste une option de dernier recours, avec des conséquences durables sur la capacité d’emprunt future.

Avant d’opter pour un remboursement anticipé, pesez le taux d’intérêt du crédit face au rendement potentiel d’un autre placement. C’est ce regard lucide, adapté à votre parcours et à vos objectifs, qui fait la différence.

À la croisée des chiffres et de la psychologie, le choix d’une stratégie de remboursement n’est jamais neutre. Trouver la méthode qui vous ressemble, c’est ouvrir la porte à un désendettement durable, et à la liberté de choisir la suite de l’histoire.